Conseil du commerce et des technologies et loi sur la réduction de l’inflation : les États-Unis soufflent le chaud et le froid

Les dirigeants européens et américains se sont rencontrés le 5 décembre pour la 3e réunion au sommet du Conseil pour le commerce et les technologies (TTC). À l’issue de cette rencontre marquée par les vives préoccupations européennes autour de la loi américaine sur la réduction de l’inflation (IRA), les deux parties notent des ‘progrès tangibles’ dans plusieurs domaines de coopération.


Sofie Declerck, COMPETENCE CENTRE EUROPE & INTERNATIONAL
13 December 2022

L’Inflation Reduction Act (IRA) ou intense rollercoaster avec l’Amérique

Le fait que nos relations avec les États-Unis connaissent des hauts et des bas n’est pas nouveau. En effet, depuis l’administration Trump, ces relations ne se sont pas déroulées sans heurts. Avec Biden au pouvoir, nous avons parfois constaté une bonne coopération et des signes d’espoir, tels que les visites du président dans notre pays ou l’intense collaboration sur les sanctions contre la Russie, mais aussi les solutions temporaires trouvées à nos conflits commerciaux.

Malgré ces actions encourageantes, le Congrès a adopté cet été la loi sur la réduction de l’inflation. Cette législation, qui devrait entrer en vigueur le 1er janvier 2023, comporte, pour les produits européens, de nombreuses dispositions défavorables, qui vont en outre à l’encontre des règles de l’Organisation mondiale du commerce.

En effet, sous couvert de lutter contre le changement climatique et l’inflation, diverses subventions discriminatoires à l’égard d’entreprises européennes sont introduites. Par exemple, les véhicules électriques américains sont fortement favorisés, ce qui incite les entreprises européennes à réfléchir sérieusement à la configuration actuelle de leurs chaînes d’approvisionnement et à leur mode de fonctionnement, avec toutes les conséquences et répercussions indirectes que cela peut avoir sur d’autres secteurs également.

La FEB espère que les signaux clairs de l’Europe (y compris la visite du président Macron au président Biden) ont quelque peu réchauffé les relations et ont clairement montré que cette législation pose problème dans plusieurs domaines. Des initiatives ont été prises à différents niveaux pour aborder et résoudre cette divergence d’opinions. En réponse, plusieurs dirigeants européens ont toutefois appelé à une initiative européenne similaire qui favoriserait la production en Europe. Le protectionnisme ne doit cependant jamais être la solution, et certainement pas au vu de la situation géopolitique actuelle. La collaboration doit rester le point de départ de nos relations commerciales avec des partenaires like-minded. D’autant plus que des mesures protectionnistes vont à l’encontre de l’esprit du TTC, ce qui n’est certainement pas le but.

Principaux résultats de la troisième conférence ministérielle du TTC

Par ailleurs, plusieurs autres sujets ont fait l’objet de discussions et quelques nouvelles initiatives ont pu voir le jour. Les deux partenaires se sont ainsi engagés à soutenir des projets de développement d’infrastructures numériques et de connectivité en Jamaïque et au Kenya, à coopérer dans le domaine des technologies émergentes, à construire des chaînes résilientes d’approvisionnement des semi-conducteurs ainsi qu’à poursuivre la croissance des échanges transatlantiques et leurs efforts en faveur d’un commerce durable tout en renforçant la sécurité grâce au contrôle des exportations et au filtrage des investissements.

Pour rappel, lancé en 2021, le TTC est un forum qui permet à l’UE et aux États-Unis de coordonner leurs approches concernant des questions essentielles en matière de commerce et de technologie, et d’approfondir la coopération transatlantique dans ce domaine sur la base de valeurs démocratiques communes. La prochaine conférence ministérielle est prévue pour la mi-2023.

FEB – Si elle accueille positivement ces engagements dans de nombreux domaines de coopération, la FEB appelle à ce que le TTC traite les différends et obstacles commerciaux lorsqu’ils se présentent. Elle se réjouit que notre ministre des Affaires étrangères, Hadja Lahbib, en ait discuté directement avec les autorités américaines, notamment avec son homologue à Prague, et espère qu’une solution sera bientôt trouvée. La FEB, en collaboration avec BusinessEurope, reste donc vigilante et appelle à une révision de ces règles discriminatoires. Nous soutenons un level playing field dans le contexte d’un système commercial moderne, ouvert, équitable et fondé sur des règles. Par ailleurs, nous appelons également nos membres et les entreprises belges à nous tenir informés des conséquences négatives que cet IRA pourrait avoir sur eux afin que nous puissions continuer à les aborder.

Photo ©belga

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